L’art oratoire

Le Lycée Notre-Dame de Boulogne accorde une place importante à la qualité de l’expression orale, à des démarches argumentatives, propices à la liberté d’expression et à la maturité, dès la classe de seconde.

Madame Descamps a créé les ateliers d’art oratoire il y a une dizaine d’années.

Aujourd’hui à la retraite, après avoir longtemps été professeur de lettres, elle partage avec les élèves qui le souhaitent, sa passion pour l’expression orale à travers différents ateliers, comme la prise de parole en public et les ateliers d’éloquence.

Ce qui l’anime c’est la pédagogie et la transmission, suivant deux principes clés : la bienveillance et la grande liberté d’expression.

Le ton est donné, « je ne veux pas que cela soit parfait, je veux que mes élèves soient heureux de vivre ces ateliers ». Sa conviction repose sur un socle : le savoir, le savoir être et le savoir-faire sont complémentaires.

En classe de seconde, elle propose des ateliers de prise de parole en public.

Dispensés en petits groupes pour garantir la meilleure interactivité possible, chaque atelier s’adapte aux différents profils des élèves qui participent parce qu’ils l’ont décidé et choisi. Parmi eux, il y a autant d’orateurs en devenir que de grands timides. Cette diversité fait le succès des ateliers et leur raison d’être.

Dans le programme proposé, les élèves peuvent,

S’initier à parler en public, l’objectif fixé étant de s’adapter à celui, celle ou ceux à qui ils s’adressent. Elle n’hésite pas à inventer des histoires pour permettre une mise en situation dans les conditions du réel.

Tout se passe à l’oral, pas d’écrit sous les yeux, ce qui compte c’est de comprendre la matérialité de l’oral. L’accent est mis sur le ton, les mots, le langage, la posture, le poids du silence…

Apprendre à débattre par rapport à un sujet quel qu’il soit. Parmi ceux qui sont proposés, les élèves choisissent, puis réfléchissent quelques instants encore une fois sans rien écrire. La règle fixée : prendre la parole quand ils se sentent prêts. Pendant le déroulement du débat, l’important est d’apprendre aussi à écouter l’autre, respecter les temps de paroles et dompter sa peur.

Madame Descamps n’hésite pas également à inventer des formats, comme par exemple celui d’une émission de télévision, dans laquelle des élèves-journalistes posent des questions à des élèves-invités. Les élèves-public interviennent eux aussi.

  • Il y a également des monologues et des autoportraits, autres exercices très formateurs, en apprenant à construire une feuille de route comprenant les grandes lignes de ce que les élèves vont exprimer à l’oral.
  • Le travail des images mentales va beaucoup les aider à libérer leurs blocages s’ils en ont.
  • Le langage du corps est aussi un sujet abordé pendant les ateliers pour les sensibiliser à ce que tout orateur peut transmettre comme émotions et comme énergie aussi bien favorables que défavorables.

Ainsi, chaque semaine, pendant une heure et tout au long de l’année, les élèves, toujours présents, apprennent la diversité des prises de parole en public.

Madame Descamps leur fait bénéficier de son expérience et de son expertise, pour leur permettre de prendre du recul et de gagner en confiance. Elle les invite à développer leur vocabulaire, à soigner leur langage, convaincue que c’est ainsi qu’ils gagneront en autonomie.

En parallèle de son enseignement, elle les sensibilise à la culture, Voltaire, Charcot, Picasso… sur toutes les thématiques et tous les sujets (sciences, art, musique…).

Les ateliers de première et en terminale se font en commun

Au programme : art oratoire, atelier et concours d’éloquence. Ce dernier n’est pas obligatoire, les élèves sont libres de suivre les ateliers sans passer le concours.

L’art oratoire est composé,

  • De discours rhétoriques
  • De joutes verbales
  • D’improvisations

En ce qui concerne les discours rhétoriques, les élèves apprennent les différentes étapes de cet exercice qui doit durer entre 6 et 8 minutes.

  1. L’exorde (l’accroche), c’est la minute clé qui doit capter l’attention du public. Vont être précisé aussi bien le sujet, les axes, le ton, la gestuelle … à l’oral et dans la tête, pas de texte écrit sur le papier.
  2. La narration est l’étape qui prépare l’audience à l’argumentation demandant à la fois maturité, culture et originalité
  3. L’argumentation est le moment de convaincre en faisant appel à la raison, à partir d’un argument et d’un exemple
  4. La persuasion doit susciter la sensibilité et l’imagination de l’auditoire
  5. La péroraison, autrement dit la conclusion, reprend la construction de la réponse à la problématique. L’accent doit être mis sur la chute, pour marquer le public, pourquoi pas par exemple une question sans réponse.

Le travail proposé porte entre autres sur les outils de conviction, les valeurs des mots connecteurs (par exemple néanmoins), les synonymes…

Les joutes verbales portent sur tous les sujets qu’ils soient philosophiques, sociétaux ou écologiques.

A titre d’exemple, sur le sujet écologie qui fait partie des thématiques préférées des élèves, « faut-il suivre toutes les informations catastrophiques sur la fin du monde ?

Les élèves sont invités à s’intéresser le plus possible à l’actualité, pour pouvoir alimenter leurs arguments et leurs répliques pendant les joutes verbales. Le traitement des sujets reste factuel, ce sont les élèves qui choisissent le sujet dont ils souhaitent débattre.

Les improvisations font d’avantage appel à la fantaisie, à l’imagination.

Les élèves tirent au sort une expression (cela peut être « les bras m’en tombent »), une situation (la peur de la page blanche), un mot (vertige), un nom propre (Mozart)… Ils ont une minute pour improviser dans leur tête et 3 à 4 minutes maximum pour proposer leur improvisation au public de l’atelier.